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Si le journal français s’arrête sur le Röstigraben en relevant le fait que les Jurassiens étaient à 49% tentés par l’initiative du syndicat Travail Suisse (contre 78% d’opposants dans le canton de Schwytz), il constate surtout que les 35 heures sont un « repoussoir » aux yeux des citoyens helvétiques. Ces derniers se montreraient particulièrement hostiles à l’augmentation du chômage et de l’absentéisme qu’il engendre, comme à l’affaiblissement de l’économie nationale qu’il entraîne. De fait, le refus suisse n’est une surprise pour personne.
Culture du travail
Die Welt annonçait déjà un vote négatif, qu’il mettait sur le dos du calvinisme fort répandu dans la culture helvétique. Selon cette doctrine, le travail confère non seulement salaire, sécurité et intégration sociale mais permet aussi de se sentir utile. A présent, le quotidien allemand explique ce scrutin par le fait que les arguments patronaux – distillés dans une campagne de plusieurs milliers de francs - ont fait mouche. Economiesuisse avait notamment affirmé qu’une prolongation des vacances coûterait des milliards et inciterait les entreprises à délocaliser dans la zone euro où les frais de production sont moindres, comme en Allemagne. La «machine à faire peur» a donc fonctionné.
Elle a d’autant mieux marché que le franc fort avait affaibli l’économie en prétéritant les exportations suisses. Le terreau était donc favorable à la préservation des conditions patronales. Histoire de ne pas porter un nouveau coup dur à l’industrie. «Pourquoi les Suisses voudraient-ils changer leur modèle quand ils voient ce qu'il se passe à côté?», s’interroge un commentateur du Figaro.
La qualité de vie : une préoccupation secondaire
Les Suisses font donc majoritairement passer leur solidité économique avant leur qualité de vie. Au point que Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l’élection présidentielle française, se prenne de compassion. «Je les plains de tout mon coeur de se laisser intimider par un patronat qui les convainc de ne pas prendre de vacances», a-t-il observé sur Europe 1.
Pour sa part, Le Monde relève que l’initiative a permis de thématiser la surcharge de travail. Et de rappeler que la législation helvétique prévoit un temps de travail nettement supérieur à la moyenne européenne. La norme se situant autour de 41 heures, le maximum hebdomadaire peut atteindre 50 heures.
En conclusion, une partie des médias constate que les syndicats suisses, qui continueront de chercher à alléger la charge de travail des salariés, ont encore du pain sur la planche… (Newsnet)
Créé: 12.03.2012, 11h15
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